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« Chantal Calatayud interviewée par le magazine « Femme Actuelle »
en janvier 2010 pour le dossier « Ils ont sauvé leur couple »…

 

 
 

La décision de séparation agit parfois comme un électrochoc

 

D’après la psychanalyse, un travail sur soi est indispensable pour mieux cerner ses propres attentes.

 

Femme Actuelle : Quand un couple prend la ferme décision de rompre, qu’est-ce qui le motive finalement à y renoncer ?

C.C. : Je dirais que ce sont les mauvaises raisons : la maison, les enfants, la sécurité, le statut social… Toutes les choses qu’ils partagent encore, alors qu’ils n’ont plus rien en commun. Ils vont alors chercher à les surinvestir pour ne pas se sentir aspirés par le néant. Souvent, chez ces couples de compromission, l’angoisse d’abandon est particulièrement forte. Ils sont incapables de rompre car renoncer à l’autre fait écho chez eux à une difficulté remontant à la petite enfance et à la relation à la mère. Trop absente, elle a créé un manque. Trop présente, elle ne leur a pas permis de devenir autonome, d’exister hors de la relation fusionnelle. Mais il y a aussi des couples pour lesquels la décision de séparation va être un dynamitage salutaire, leur permettant de continuer à avancer ensemble.

 

F.A. : Pour que la décision de rester ensemble tienne, faut-il avoir passé un cap fondamental ?

C.C. : Oui, il faut nécessairement effectuer un travail sur soi pour arriver à mieux cerner ses propres attentes. Par exemple, se demander pourquoi on a choisi de rester avec ce partenaire, alors que l’on sait qu’il ne pourra jamais nous apporter ce qu’on prétend attendre. Car souvent ce que l’on demande n’est pas ce que l’on désire. Il faut aussi s’intéresser à notre dynamique conjugale pour voir si elle ne ressemblerait pas à s’y méprendre à celle de nos parents…

 

F.A. : Cette décision peut-elle tenir à l’apparition d’éléments nouveaux, imprévus ?

C.C. : Un élément extérieur qui viendrait brusquement nous révéler qu’on aime encore l’autre et qu’on tient à son couple, je n’y crois pas. Le seul événement qui puisse jouer un rôle de révélateur, c’est la décision de séparation qui agit parfois comme un électrochoc. Paradoxalement, accepter véritablement l’idée de se séparer peut donner le recul nécessaire pour savoir ce que l’on désire vraiment.

 

F.A. : Quelles est la différence entre se résigner et renoncer à certains de nos idéaux ?

C.C. : Se résigner, c’est accepter d’être passif, s’exclure de la relation, mettre ses désirs sous cloche. Renoncer à certains de nos idéaux (comme au prince charmant ou à celui ou celle qui va combler tous nos manques), c’est arriver à grandir en acceptant que l’homme qu’on aime ne puisse répondre à tous nos désirs. C’est comprendre enfin que pour être heureux à deux, on doit laisser l’autre nous donner ce qu’il a envie de nous donner…

 

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