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A lire : les livres et quelques articles
de Chantal Calatayud,
psychanalyste, didactitienne analytique,
auteur,
parus dans Psychanalyse magazine.

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Enfant hyperstimulé, régression assurée ?


A trop solliciter le petit d'Homme, le risque est grand ; effectivement, trop « boostés » cérébralement, certains profils d'enfants peuvent refuser la stimulation et punir les parents en se repliant sur eux-mêmes.

 

Il n'est pas question ici de critiquer et encore moins de contester l'intérêt du jouet d'éveil et du jeu éducatif mais il demeure impératif de respecter l'évolution propre de l'individu.

Jouer s'avère, avant tout, un plaisir indispensable, d'autant qu'instinctif, et comme l'a souligné Winnicott, s'amuser est thérapeutique en soi. Cependant, des observations récentes et sérieuses - notamment en Angleterre - tendent à démontrer qu'une dérive trop éducative dans le domaine du jeu s'installe progressivement, encouragée par les parents eux-mêmes. Il est une évidence que les adultes cautionnent une surenchère commerciale et, chaque année, un panel de jouets nouveaux, qui délaissent l'imaginaire, atteste d'un risque réel.

Sophistiquer l'approche du jeu le détourne pernicieusement de son rôle essentiel et structurant et les enfants le montrent bien, préférant souvent les épingles à linge et autres bouts de bois pour exprimer leur créativité.

Le jouet ne doit pas être récupéré par les adultes ! Jouer ne peut en aucun cas être dissocié de la fonction imaginaire et à trop vouloir symboliser, donc ordonner le jeu, la société actuelle en oublie l'étymologie du mot qui découle du latin jocus, signifiant plaisanterie. C'est, de toute façon, sans compter sur les réactions de défense inconscientes ; ainsi, les projections agressives, qui ne demandent qu'à être expulsées sur le simple bout de chiffon ou autre doudou, sont-elles refoulées en la présence d'un objet surmoïque, surmoïque dans le sens où il s'apparente d'évidence à une notion d'éducation par trop précoce. Le transfert peut s'en trouver regrettablement modifié au point qu'une régression affective puisse se mettre en place si l'adulte confond lui-même, temporellement, le jouet et le jeu. Le distinguo s'impose et appelle à la vigilance. Ainsi, si l'enfant développe une attitude pathologiquement défensive face à un objet, il traduit alors une angoisse (dite de castration) qui signale un refus identificatoire à prendre sérieusement en compte. Cette difficulté, cet évitement, implicitent un investissement anormalement négatif de l'objet qui peut entraîner le renversement de la pulsion dans le contraire. Le retrait de la libido sur le moi intervient alors comme une résonance à l'impossibilité de pouvoir faire-semblant. Il s'avère donc primordial de ne jamais oublier que si jouer n'est pas contraindre, s'amuser ne se commande pas.

 

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